L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est une maladie fréquente dans les pays occidentaux. Elle touche 15% de la population et sa fréquence a été multipliée par 3 en 30 ans.
Cette affection consiste en un rétrécissement des artères des membres inférieurs. La conséquence est la diminution de la vascularisation, de l’apport en oxygène des muscles des membres inférieurs. Cette diminution peut être intermittente, généralement à l’effort. Au fur et à mesure que le rétrécissement progresse, la souffrance augmente. Néanmoins si le phénomène est progressif, il se développe des artères collatérales qui prennent en charge la fonction de l’artère malade. Le rétrécissement peut aller jusqu’à l’occlusion de l’artère. Parfois cette occlusion survient brutalement et la souffrance du membre inférieur est sévère pouvant aller jusqu’à la nécrose et donc à l’amputation car le réseau d’artères collatérales n’a pas eu le temps de se développer.
La principale cause de l’AOMI est l’athérosclérose. Il s’agit d’une maladie qui touche toutes les artères de l’organisme. Il y a donc un risque, en plus des artères des jambes, une atteinte des artères du cœur ou du cerveau. Les principaux facteurs de risque cardiovasculaire sont le tabac, le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et des antécédents familiaux de maladie vasculaire.
Cette maladie peut rester silencieuse dans près de 50% des cas. Ces patients sont à risque élevé de complications cardiovasculaires notamment Infarctus du myocarde ou AVC car ils ne sont généralement pas traités.
Les symptômes classiques de l’AOMI sont la claudication intermittente à la marche. Cela se traduit par une douleur, une crampe dans le mollet, de la cuisse ou de la fesse. A un stade plus évolué, la douleur peut survenir au repos entraînant des insomnies. Le stade ultime est l’apparition de troubles cutanés (retard de cicatrisation, ulcères, gangrènes).
Le diagnostic est généralement fait lorsque le patient est symptomatique (gêné). Le médecin confirme, à l’examen clinique, l’atteinte des artères des membres inférieurs.
Des examens complémentaires sont effectués afin d’évaluer la diffusion de l’atteinte vasculaire et les options thérapeutiques. En premier lieu, un doppler artériel est effectué, il peut être complété par un scanner, une IRM ou une artériographie des membres inférieurs.
Le traitement de l’AOMI comprend un traitement médical qui a pour objectif de lutter contre les facteurs de risque cardiovasculaire et d’améliorer le pronostic à long terme.
Un second volet a pour but d’améliorer les symptômes des patients.
Actuellement les médecins ont à disposition une option chirurgicale ou une interventionnelle percutanée (non chirurgicale, endovasculaire). Cette dernière est aussi appelée angioplastie périphérique. Ces deux options sont discutées au cas par cas en fonction de l’état clinique du patient et de la sévérité des lésions artérielles.
Ces dernières années ont vu la progression de la part non chirurgicale (endovasculaire) dans le traitement des ces affections du fait de l’amélioration technologique du matériel ainsi que l’amélioration de l’expertise des équipes.